Hôtel des Comtes d’Auvergne, 7 rue des Écuyers

L’histoire de cet hôtel particulier est mal connue. Le bâtiment daterait du début du XVIIIe
siècle. Selon la tradition, l’hôtel doit son nom à Maurice de La Tour d’Auvergne (1605-1652) duc de Bouillon, frère aîné du maréchal Henri de La Tour d’Auvergne dit le « maréchal de Turenne » (1611-1675). Fervent protestant, il est connu pour s’être opposé à la politique monarchique du roi Louis XIII et de Richelieu. En 1642, il participe à la conspiration du marquis de Cinq-Mars soutenu parle frère du roi, Gaston d’Orléans (1608-1614). Son fils, Emmanuel-Théodose de La Tour d’Auvergne (1643-1715) dit le « cardinal de Bouillon », possède l’hôtel de Bouillon (actuelle rue de la République). L’hôtel des comtes d’Auvergne connaît d’importants remaniements entre les années 1850 et 1900 puis en 2010 avec l’aménagement de la crèche. La façade est composée d’une corniche à dentelures, de frontons triangulaires au-dessus de chacune des fenêtres du premier étage. Néanmoins, le seul élément datant du XVIIIe siècle demeure l’imposante porte cochère.

Description de l’hôtel actuel


Cet édifice a subi d’importants remaniements entre les années 1850 et 1900. À partir de 2010 l’hôtel est aménagé en crèche par la municipalité en partenariat avec les services des Bâtiments de France. Sont conservés et restaurés entre autres un escalier intérieur et la cour pavée. Composée notamment d’une corniche à dentelures, de frontons triangulaires au-dessus de chaque fenêtre du premier étage, la bâtisse garde son aspect originel et hors du commun. Néanmoins, le seul élément datant du XVIIIe siècle est la robuste porte cochère.

Histoire



« Il serait superflu de parler de la maison du Duc de Bouillon. Toute la France sait qu’elle est par son ancienneté, et la grandeur de son origine, une des plus illustres entre les premières du Royaume : et les Étrangers la connaissent assez par ses fréquentes alliances avec les principales maisons de l’Europe, et par les Souverainetez de Bouillon et de Sedan qui y sont entrées dans le siècle passé. »

[Mémoires de la vie de Frédéric Maurice de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, avec quelques particularitez de la vie et des moeurs de Henri de La Tour d'Auvergne, Vte de Turenne, Jacques de Langlade, Bon de Saumières.] 1692, p. 8-9.

"Frédéric de La Tour d'Auvergne" (1605-1652), gravure de Müller, Photo (C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais

Selon la tradition, l’hôtel doit son nom à Frédéric Maurice de La Tour d’Auvergne (1605-1652) duc de Bouillon. Il est éduqué, ainsi que son frère cadet Henri de La Tour d’Auvergne (1611-1675) futur maréchal de Turenne, dans la foi protestante par sa mère Élisabeth de Nassau (1577-1642). Durant sa jeunesse, il est engagé comme enseigne dans le régiment de son oncle le prince Philippe-Maurice de Nassau prince d'Orange (1567-1625) à la rébellion des Provinces-Unies contre l’Espagne où il « s’acquit une grande estime dès qu’il commença d’avoir quelque intelligence dans la guerre, et dans les affaire du Pays. » (Mémoires, 1692 p. 810).

"Frédéric de La Tour d'Auvergne" (1605-1652), album Louis Philippe, Photo (C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais

Le duc s’étant opposé à la politique monarchique du roi Louis XIII et de Richelieu, en 1642, il participe à la conspiration fomentée par Henri Coiffier de Ruzé d'Effiat (1620-1642), marquis de Cinq-Mars grand favori du roi et le magistrat François-Auguste de Thou (1607-1642). Ce dernier voulait obtenir le titre de duc et épouser Louise-Marie de Gonzague, princesse de Mantoue (1611-1675) mais le cardinal-ministre s’y oppose et le marquis en garde une rancune. Cette conjuration soutenue par le frère du roi, Gaston d’ Orléans (1608-1614), a pour but la chute du cardinal-ministre et un changement de politique envers l’Espagne. Ils rédigent en secret un projet de traité avec le roi d'Espagne Philippe IV, en guerre contre la France depuis 1635. Richelieu, prévenu, réussit à convaincre le roi de prononcer la condamnation à mort des conjurés.

Gaston d’Orléans et le duc de Bouillon parviennent à lever la lourde sentence, pour l’un en renonçant à la Régence et pour l’autre en cédant la principauté de Sedan à la monarchie. Même après la chute de la conjuration, le duc ne se rallia jamais vraiment à la monarchie.

Toutefois, certains de ses enfants retrouvent même la faveur royale. Un de ses fils, Emmanuel-Théodose (1643-1715), est abbé de Cluny avant de devenir cardinal. Une de ses filles Mauricette-Fébronie (1652-1706) épouse, en 1668, Maximilien et fils de l'électeur de Bavière. Son petit-fils Louis-Henri (1674-1753), comte d'Évreux, est lieutenant général des armées du roi. Grâce à la fortune perçue par son mariage avec la fille du financier Antoine Crozat, il fait construire l'hôtel d'Évreux, aujourd'hui palais de l'Élysée.
 Son fils, Emmanuel-Théodose de La Tour d'Auvergne (1643-1715) dit le « cardinal de Bouillon », possède l’hôtel de Bouillon (rue de la République).

Hôtel Paris hôtel d'Auvergne, construit en 1705 par Pierre Cailleteau dit Lassurance


François-Égon (1675-1710), dit « le prince d'Auvergne », comte d'Auvergne et marquis de Bergen-op-Zoom, épouse en 1707 Marie-Anne, fille de Philippe-Charles François d'Arenberg (1663-1691), 3e duc d'Arenberg, 9e duc d'Aerschot. Leur petit-fils est Charles Théodore de Bavière.
 Fils de Frédéric-Maurice (1642-1707), comte d'Auvergne, qui épouse en 1662, Françoise de Hohenzollern-Hechingen marquise de Bergen-op-Zoom, petite-fille de Jean Georges de Hohenzollern-Hechingen.